661 Quand de mon vœu de guérison Le sage diplômé ricane, Fais que le mette en pâmoison Ton cœur dont la folie émane.
Mon serment de mégalomane Aux jouvenceaux qu'on abêtit Et que l'on veut mettre en cabane Dès qu'ils ne pensent plus petit.
662 En dénonçant mon appétit Pour les Vénus aux belles poses, Le bien-pensant me convertit À de bien plus affreuses choses.
Quand on va piétinant mes roses Au nom de la saine raison, Fais-moi donner tes sept psychoses Aux traceurs de mon horizon.
663 Quand on redore le blason Des profiteurs de l'avarie, Laisse-moi jouer dans leur maison Les percussions de l'hystérie.
C'est quand en eux la bête crie De joie au son de ton courroux Qu'un dictateur plein de furie Peut les conduire vers leur trou.
664 Quand le verbiage du gourou À l'esclavage nous entraîne, Fais qu'à ma flûte au doux frou-frou S'ouvre son cœur de schizophrène.
C'est quand en vain il se démène À mettre en vente ses grigris Qu'aux nouveaux prêtres de la haine Il devra rembourser le prix.
665 Quand le docteur plein de mépris Tue au nom de sa connaissance, Plonge-le par mes cors et cris Dans un délire de puissance.
C'est quand son mot plein d'arrogance Fera tomber son pantalon Qu'il n'aura pour remplir sa panse Qu'un quartier de chapeau melon.
666 Quand l'astrologue du salon Prévoit ma ruine passionnelle, Mets-le au son de mon violon Dans la névrose obsessionnelle.
C'est quand sa chère demoiselle Crève de peste en ses beaux draps Que cheval à robe isabelle, Il donne à tes bons soins ses bras. 667 Quand nos malheurs font les choux gras Des revendeurs de savoir-faire, Fais que le bruit de nos mantras Les mette en dépression sévère.
C'est quand de leur savoir austère Chacun craint fort le hameçon. Qu'à leur seul cœur qui désespère Ils peuvent faire la leçon.
668 Quand un chanteur de la boisson Veut réécrire notre histoire, Inspire-lui par ma chanson Un délire hallucinatoire.
C'est quand le plus affreux déboire Tombe sur lui de tous les cieux, Qu'on le voit dans son oratoire Réaligner tous ses essieux.
669 Quand les mesdames et messieurs Font de nos rêves l'autopsie, Fais que mon hymne silencieux Les mettre en cris d'épilepsie.
C'est quand leur vieille prophétie Renaît l'été de Saint-Martin Que leur vœu de démocratie Meurt dans le plus méchant potin.
670 Laisse-moi dans le baratin Dont on va piétinant mes roses Mettre l'étoile du matin Même au prix de tes sept psychoses.
Pour me guérir des psittacoses Nous poussant à penser petit, Fais-moi goûter les dures choses Qui referont mon appétit.